De beaux légumes sans vitamines

La perte en vitamines des fruits et légumes n’est pas un phénomène récent. Depuis 70 ans, plusieurs éléments concourent à la réduction des nutriments contenus dans ces aliments qui composent nos repas au quotidien. Pour les personnes qui adoptent un mode alimentaire basé exclusivement sur les fruits et légumes, ce fait peut rapidement devenir un énorme problème. Comment s’explique cette perte en nutriment des aliments ? On vous éclaire ici !

Quelques chiffres sur la perte en nutriments des fruits et légumes

Il y a quelques décennies, un chercheur américain appelé Dr Donald Davis s’est questionné sur les raisons de la perte en nutriments des fruits et légumes. Pour ce faire, il a étudié l’évolution des teneurs de nombreux nutriments tels que les glucides, les lipides, les protéines, la niacine, la thiamine, le fer… dans les fruits et légumes entre 1950 et 1993, à partir de la base de données de composition nutritionnelle américaine de l’USDA. De cette étude, il est ressorti que sur les 43 aliments pris en compte, on remarquait une réduction significative de respectivement -38 %, -16 %, -15 %, -9 % et -6 % du taux de vitamine B2, de calcium, de fer, de phosphore et de protéines. En ce qui concerne les autres nutriments, il n’y avait aucun changement apparent.

D’autres études ont permis de montrer l’ampleur du problème. Au nombre de celles-ci, on peut énumérer celle de Mayer et al en 1997. Elle a permis de confirmer la perte minérale pour le magnésium, le calcium, le sodium et le cuivre pour les légumes produits entre 1930 et 1980.

Qu’est-ce qui explique la perte en nutriments des fruits et légumes ?

Plusieurs raisons peuvent justifier la perte en nutriments des fruits et légumes depuis plusieurs décennies. L’un des principaux facteurs est l’agriculture intensive. En effet, les méthodes d’irrigation et l’engrais lourd utilisés pour favoriser la croissance des plants ont pour effet d’atrophier les racines des légumes et des fruits. Finalement, ce dernières n’accumulent pas énormément de micro-nutriments, ce qui a un impact négatif sur la composition des végétaux.

Par ailleurs, la pollution, l’érosion naturelle et le réchauffement climatique ont un impact négatif sur le sol. Au fil du temps, celui-ci se dégrade et ne permet plus de produire des fruits et légumes de qualité. En dehors des phénomènes naturels, il est important de préciser que lorsque les fruits et légumes prennent le temps de grossir et de mûrir, ils deviennent riches en nutriments. Malheureusement, la cueillette avant maturation pour l’importation de ces aliments arrête ce processus.

Pour toutes ces raisons, les végétaux sont dépourvus de nutriments essentiels et les repas que nous consommons deviennent de plus en plus pauvres. C’est donc bien un fait, les légumes et les fruits perdent progressivement leurs vitamines. À cette allure, on surconsomme les aliments sans réellement profiter des nutriments nécessaires à l’organisme. Le retour au bio comme la culture potagère respectueuse de l’environnement pourrait être des solutions à terme.